Et maintenant, son récit de naissance...
Mardi 2 fevrier. Le matin, j'ai une consultation de suivi de grossesse, afin de verifier grâce à un monito et une écho que le bébé va bien.
La sage femme en consultation "masse" mon col, en me disant que cela aidera la cicatrice à s'assouplir. C'est assez douloureux, et la douleur restera toute l'apres midi.
La gynecologue estime le poids à environ 3.900 kg, je n'y crois pas trop... Je reste persuadée que le bébé ne pèse pas plus de 3.5 kg ; comme quoi l'instinct feminin des fois a tout faux
L'après-midi, j'ai une consultation pour Camille dans ce même hopital, pour lui faire changer son platre (fracture près du coude).
18H15, allongée dans le canapé, fatiguée de ma journée de galopade, je joue avec camille. Je ressens un gros coup sur le col, j'en sursaute. Je me dis tiens, c'est comme lorsque j'ai perdu les eaux pour camille mais en plus costaud... J'attends, rien ne coule. Bon ben non c'est pas ca.
Camille a fait un gros caca, il faut que je monte pour la changer, je me lève. Ah ca coule !!! Vite les WC...
J'appelle nicolas des toilettes, lui dit d'oublier la farine chez edouard (je voulais des crepes), et de rentrer direct a la maison. Sur les toilettes, grosse douleur... Je suis bien assise, je n'ose pas me lever, je sais que ca va me faire mal...
Nicolas arrive moins de 10 minutes après. Il gère Camille pendant que je prends ma douche entre 2 douleurs. Je n'en reviens pas que déjà ça contracte, et aussi costaud !
Je sors de ma douche et reste souvent à 4 pattes sur mon lit ; ca me semble moins douloureux. Nicolas me fait comprendre qu'il s'enerve à m'attendre... Je lui ai dit au telephone de se depecher, et me voilà maintenant à 4 pattes sur le lit à ne plus oser bouger de peur d'avoir mal...
En y repensant plus tard je me rends compte que ce sont les contractions qui etaient déjà en train de s'installer, dès que j'avais perdu les eaux.
On monte dans la voiture ; pas de chance, on est sur la réserve il faut faire le plein (ben oui, Nicolas devait faire le plein en allant à Leclerc...). Je dis a Nico qu'il n'y pas de soucis on y va, mais il ne faut pas que ca dure 3 heures non plus. Sauf que dans la voiture, à chaque contraction, je perds toutes les eaux ! J'avais prévu le coup et mis un sac poubelle sous une serviette éponge entre mes jambes. La situation me semble comique, je souris nerveusement toute seule dans la voiture en attendant que Nico finisse de faire le plein.
On a 15 min de route à peine pour arriver aux urgences de l'hopital où je dois accoucher. Je sens que nicolas conduit nerveusement, il râle après les voitures, chose qu'il fait rarement...
Quasiment depuis la perte des eaux dans la voiture, les contractions sont regulières et arrivent toutes les 3 minutes environ.
J'arrive aux urgences en marchant les jambes ecartées, je suis trempée et j'en rigole.
On arrive à l'étage des urgences obstetriques. Je me déshabille pour la consultation et la sage femme voit que le liquide est un peu teinté, marron clair ; ce qui indique que le bébé a émis un petit peu de meconium. Il va être temps qu'il sorte...
La sage femme m'ausculte, mon col n'est qu'à 1 ; il n'a pas bougé depuis le matin.
On met en place le monitoring (je n'en voulais pas, mais étant donné le liquide teinté, il vaut mieux surveiller bébé). Je peux me mettre dans toutes les positions que je veux, m'installer sur le ballon, même me mettre a 4 pattes, la sage femme est d'accord pour tenter. Mais il n'y a que lorsque je suis allongée sur le coté gauche que je me sens bien.
2h plus tard, mon col n'a pas bougé. Les contractions sont très douloureuses ; normal, sur une poche des eaux percée... La gynécologue vient me voir pour discuter. Elle m'explique que le liquide étant teinté, on ne peut pas se permettre d'attendre une dilatation "classique", qu'il faut que l'on donne un petit coup de pouce au travail. Quand je lui demande combien de temps on peut se permettre d'attendre, elle me dit 3 heures environ... Mais elle a peur que le col ne bouge pas, et me conseille la péridurale. Si jamais il y a une césarienne, au moins je n'aurais pas d'anesthesie générale... (et je pense qu'elle devait se dire qu'il y avait de grandes chances que cela se termine ainsi. Les 2 sages femmes qui m'ont suivi m'ont dit après l'accouchement, qu'elles trouvaient que c'etait mal parti pour que cela se termine sans césarienne...)
La gynecologue me propose de mettre une toute petite dose d'ocytocine pour voir (ca permet de rendre les contractions plus efficaces, et plus douloureuses ouille !). On attend d'abord un peu pour voir si les contractions font leur travail ou pas.
On me pose juste avant la discution d'avec la gynecologue une perf de spasfon pour détendre l'uterus. Mes contractions sont régulieres, "bonnes", toutes les 3/4 minutes. Je gère "bien" (comme je peux ), Nicolas appuie sur des points de digipression. C'est super efficace, mais ca n'aide pas le col à bouger. Je reflechis à ce qu'a dit la gynecologue, je me dis qu'avec l'ocytocine je vais avoir encore plus mal, alors que je souffre déjà... Je demande la péridurale. Nico me dit qu'il sait plus quoi penser, vu que je l'ai brieffé pendant 9 mois en lui disant que je n'en voulais pas le jour J !
On attend donc les 2 anesthesistes, qui sont elles aussi adorables (ca me change de ceux de camille !)
22H30 la péridurale agit, je suis dilatée à 1.5. A 23H15 la sage femme m'ausculte. Je suis dilatée à 9.5 cm je n'en reviens pas... Et les fages femmes aussi ! Elles me disent être contentes pour moi, ca fait plaisir. L'une d'elle trouve mon projet de naissance "mignon", ca me fait rire
J'ai dilaté tellement vite que bébé, lui, n'a pas encore eu le temps de descendre. On va donc l'attendre sagement, le monito est bon, il va bien. On me fait prendre plusieurs positions (sur les cotés, assise, allongée sur le dos mais avec les genoux placés différemment pour que le bassin soit ouvert). La péridurale ne fonctionne pas à un endroit, à l'aine gauche. Dans un sens ca me fait plaisir, ca me permet de sentir les contractions au moment voulu, et me donne l'impression de ne pas etre spectatrice de mon accouchement. J'ai mal à chaque contractions, Il faut que je me concentre à chacune d'elle pour inspirer profondemment et expirer doucement pour la gérer.
Bébé descend, doucement mais surement. Vers 1 heure du matin environ, on voit au tracé du coeur de bébé qu'il s'engage bien dans le bassin (le coeur y réagit apparemment). La sage femme me demande régulierement si je sens l'envie de pousser (malheureusement non, la peridurale devait etre trop dosée). A 2 heures elle me refait un toucher, elle sent la tete de bébé au bout de ses doigts. Bon ben madame, on va y aller...
Je ne peux pas pousser sur le coté, la péridurale marche trop bien à droite ; je peux bouger la jambe mais ne peux pas la soulever, c'est une des conditions pour accoucher sur le coté... Mais ce n'est pas grave, je me sens bien sur le dos. La péridurale est tellement bien dosée que je sens bébé descendre, je sens la pression en bas, c'est génial...
Je commence à pousser en expirant, pas en bloquant. C'est super, je le sens arriver... Comme je l'avais demandé sur mon projet de naissance, la sage femme m'amene un miroir et me montre le haut de la tete de bébé là, juste à l'entrée. Je vois plein de cheveux, j'adore... Je continue de pousser. Elles m'encouragent (les 2 sages femmes et la puericultrice) et me felicitent, apparemment je bosse super bien !
La sage femme me demande si je veux regarder de nouveau l'avancée de bébé au mirroir, je dis non ca ne me tente pas sur le moment (mais après coup je me dis que j'aurais du). Je sens la tete qui sort, on me fait arrêter de pousser. Allez hop, on repousse pour les épaules, fort... Elles ont beaucoup de mal à sortir ses épaules ; en fait il avait un coude plié, une main contre son cou. Pas facile à faire sortir ! Et le voilà, on me le pose sur le ventre, on me dit qu'il a l'air costaud... Il ne pleure pas sur le coup ; les sage femme l'essuie pour le stimuler un peu, et voilà, il pleure. Je n'ai qu'une éraillure interne, je suis aux anges, pas d'episiotomie... On attend que le cordon cesse de battre avant de le couper. (Plus tard, en revoyant la scene dans ma tete, j'en rigole, c'etait assez comique de les voir là, à attendre sagement)
Plus tard, les sage femmes et des puericultrices l'examineront, on trouve qu'il pleure beaucoup, qu'il a l'air plaintif ; on se demande si sa clavicule n'est pas cassé, à cause de sa sortie difficile. Tout compte fait non tout va bien, il avait juste envie d'etre habillé, il a arreté dès qu'il fut en pyjama.
Et voilà. Mathias est né le 3 février 2010 à 2H26, il pesait 4.060 kg et mesurait 52.5 cm, un beau bébé comme on dit !